Paul et Benoît n’avaient pas imaginé qu’il puisse y avoir plusieurs Jeanne Fournier, qui
auraient de surcroît un passé similaire.
Ayant rendez-vous avec la première, ils ne s’attardèrent pas, prirent les courriers et
rejoignirent Monsieur Lalouette qui les attendait.
Elle habitait un petit appartemen,t au rez-de-chaussée dans une petite rue tranquille.
C’est Madame Roland, son auxiliaire de vie qui les accueillit.
Mme Fournier était assise là dans un fauteuil, fixant le poste de télévision, ne se
retournant pas pour voir ses visiteurs.
« - C’est moi qui ai vu votre annonce dans le journal, commença Madame Roland en
leur servant un verre de jus de fruit, Madame Fournier est atteinte de la maladie
d’Alzheimer, mais elle se souvient très bien de ces années pendant et après la guerre.
Mille fois, elle m’a raconté son départ précipité de la région… Elle en fait d’ailleurs
encore des cauchemars.
C’est pour cela que je vous ai contacté ? je pense que c’est elle que vous recherchez…
Son fils, qui habite dans le sud de la France est de mon avis, et serait intéressé de
retrouver le petit trésor de sa maman.. en souvenir. »
C’est Monsieur Lalouette qui continua la conversation, pour avoir plus de détails sur la
vie de la vieille femme ; il tenta de lui parler, de recueillir ses souvenirs mais n’obtint
malheureusement aucune réponse cohérente.
Madame Roland, persuadée qu’il s’agissait de la bonne personne se permit de sortir
quelques vieux albums photos.
Benoit et Paul sortirent la photo qui était en leur possession.
Cette Jeanne Fournier n’était pas celle qu’ils recherchaient. Celle-ci était d’ailleurs une
jeune fille à l’époque des évènements, et ses parents ne ressemblaient pas à la photo de
la malle.
Tout le monde semblait un peu déçu de ce constat.
Mais les garçons gardaient espoir, il leur restait encore deux pistes à étudier.
Ils passèrent le reste de l’après midi dans les locaux de l’association de Monsieur
Lalouette et étudièrent dans un premier temps les deux courriers reçus le matin.
Ces deux Jeanne Fournier semblaient avoir des parcours correspondants à la recherche.
Toutes deux habitaient l’agglomération havraise et avaient sensiblement le même âge.
Elles avaient dû en 1944 quitter précipitamment leur maison. Chacune d’elles avaient
un papa prisonnier.
L’une résidait aujourd’hui dans la région rouennaise et l’autre dans l’Eure et Loir, tout
prêt du village où elle s’était réfugiée à l’époque.
Difficile à travers ces quelques mots de pouvoir distinguer laquelle était leur Jeanne
Fournier.
Leurs coordonnées téléphoniques étant précisées , Paul et Benoît laissèrent Monsieur
Lalouette les appeler.
Il commença par celle qui était restée en Normandie.
Après les présentations d’usage, il entra dans le vif du sujet et posa de multiples
questions, à la femme qui semblait ravie de raconter son passé.
Elle avait bien dû partir très vite en 1944, avec des amis de sa maman, celle-ci étant
malade et son papa étant prisonnier.
D’ailleurs , elle ne les avait jamais revus.
Elle avait bien caché un petit coffre près de chez elle avant de partir, avec quelques uns
de ses objets préférés. ; mais les 48 années qui la séparaient de ce jour, lui avait fait
oublier le contenu exact. Elle se souvenait d’un peu d’argent, de photo, d’une poupée,
d’un collier mais s’il y avait autre chose elle ne s’en souvenait pas.
Toutefois, elle serait ravie de les rencontrer tous les trois pour voir si ce petit trésor
était bien le sien, et pouvoir le faire découvrir à son mari et ses enfants.
Rendez-vous fut pris pour le samedi suivant.
Benoît et Paul qui n’avaient rien perdu de la discussion grâce au haut parleur du
téléphone, étaient très enthousiastes.
Le deuxième appel conforta leur joie.
Cette Jeanne Fournier là, se souvenait très bien de cette période et des conditions de
son exode. Son père était prisonnier et sa mère bien malade. Elle avait dû quitter la
région en même temps que les Lefebvre, des amis de sa maman qui l’avait recueillie et
qui comme de nombreux havrais avaient trouvé refuge en Eure et Loir.
Après la guerre, elle était restée dans la famille Lefebvre, sa maman n’ayant pas
survécu et son papa se trouvant fort dépassé tout seul avec sa jeune fille. Elle s’était
marié avec un homme du coin et étaient donc restée près de Chartres.
C’est sa cousine qui avait vu le reportage à la télé et l’en avait informée. Ils n’auraient
d’ailleurs jamais pu être mis en contact autrement car depuis son mariage elle portait un
autre nom.
Elle se souvenait du jour où elle avait mis ses trésors dans cette malle, qu’elle avait
ensuite enterrée. Elle y avait déposé le pendentif de sa mère, sa poupée, une toile à
laquelle sa maman tenait tant, et quelques babioles qui devaient être importantes pour
ses yeux d’enfant. Elle ne se souvenait pas d’y avoir laissé une lettre et trouvait cela
très émouvant.
Elle était prête à se déplacer pour les rencontrer car il lui arrivait régulièrement encore
de rendre visite à sa famille havraise . Ils conclurent donc de se contacter dès sa
prochaine visite.
Ces deux appels avaient boostés Benoît et Paul ; Monsieur Lalouette était très content
de ces entretiens.
Ils savaient maintenant tous les trois que cette histoire allait aboutir.
Se servant un verre de soda, Benoît eut comme une révélation :
« - je crois qu’il est inutile de rencontrer ces deux Jeanne Fournier.. Rien qu’avec ces
deux coups de téléphone, nous savons laquelle est la notre ! Inutile de les faire
attendre. Rappelons les., annonçons la bonne nouvelle à Notre Jeanne Fournier.
Paul et Monsieur Lalouette restèrent surpris de cette soudaine déclaration et de tant
d’assurance.
Et vous avez trouvé quelle est la bonne Jeanne Fournier?
si oui, précisez le dans votre commentaire:
1) Jeanne fournier qui habite dans l'agglomération rouennaise
2) Jeanne Fournier qui habite en Eure et Loir
Prochaine et dernière partie: la réponse et la rencontre.